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le temps des monstres n’est pas derrière nous
« Nous ne devons pas être amnésiques, mais ne pas être amnésiques, ce n’est pas chaque jour, chaque soir, de vingt heures à vingt heures trente, l’heure de notre prière et de nos pardons collectifs. Ne pas être amnésiques, ce n’est pas juste regarder le passé s’éloigner doucement de nous, notre belle convalescence, ne pas être amnésique, c’est regarder en face le jour d’aujourd’hui, ce jour-ci, et regarder encore demain, droit devant, ne rien voir, bien évidemment, ne pas le prétendre, cesser d’affirmer, mais marcher tout de même, garder le regard clair, la démarche lente et sourire encore, paisiblement, d’être mal assurés. »
Jean-Luc Lagarce, 1993.
Montreuil, 1er tour des élections présidentielles,
22 avril 2012, devant le bureau de vote n°3
Montreuil, 2e tour des élections présidentielles,
6 mai 2012, au même endroit
« Nous sommes des femmes et
des hommes du vingt-et-unième siècle,
et nous devons, maintenant,
apprendre à vivre entre les langues.
dans l’inquiétude informe, métaphorique
de toute chose. L’effroi au-dessus de nos têtes.
Partout, l’inquiétude.
Le tremblement, là, au bout du jardin,
Et la sonnette du portillon qui annonce encore,
toujours, que le temps des monstres
et des catastrophes n’est pas
derrière nous. »
Camille de Toledo, L’inquiétude d’être au monde, 2012.
écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne
et dernière modification le lundi 7 mai 2012