christophe grossi | lirécrire

Accueil > carnets & journaux > sur le fil des jours > virée berruyère #1

virée berruyère #1

 

nettoyer les verres de ses lunettes et dépoussiérer son chapeau
penser aux poissons volants qu’on mangera en rentrant
caresser le carré de lumière et ne jamais éteindre le ciel

 
 
 

penser à coudre quatre rideaux blancs à pois rouges
reculer, fléchir les jambes, s’élancer, se souvenir du Fosbury-flop
demander à Dark Vador de ranger son sabre laser dans sa chambre

 
 
 

écouter vibrer la verrière à chaque passage du métro
penser à récupérer son bandana rouge
noter qu’ici on a fabriqué des montgolfières

 
 
 

se souvenir de ce que nous racontait Guy le funambule
penser à rendre le saladier à la voisine
imaginer Tarzan faire le voyage, de liane en liane

 
 
 

se demander si la littérature en ligne ne commencerait pas ici
réaliser qu’au-delà de cette limite il n’y a plus de retour possible
deviner une trace de plus en soi derrière ce qui est moins encadré

 
 
 

Virée berruyère #1 — la gare d’Austerlitz, 18 juin 2012

 

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne et dernière modification le vendredi 13 juillet 2012