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Laurent Herrou | 25 septembre 2003

Il n’y avait pas d’e-mail de H&O en réponse au mien, et je peux avouer que c’est ce que je recherchais ce matin en connectant internet : des nouvelles de la publication. Je me suis rappelé que j’avais écrit à Henri que je ne travaillais jamais le vendredi matin, qu’il pouvait me joindre à ce moment, je peux donc imaginer qu’il y aura (peut-être) un appel demain. S’il a reçu les épreuves. J’ai posté le paquet mardi matin, il faut espérer que la liaison Nice-Béziers, dans ce sens-là, s’opère plus facilement. Ma grand-mère reçoit bien à Villequiers des lettres de ma mère postées la veille à Nice.
J’ai continué sur AOL, je me suis énervé parce que le serveur était lent et me déconnectait, j’ai joui face au redémarrage de l’ordinateur, les petites icônes qui apparaissaient l’une après l’autre sur le bas de l’écran, j’ai joui, me suis débarrassé de la jouissance sous la douche. Il est 9:05.
Je travaille à dix.
On a regardé Alias hier soir.
Le samedi, on regarde 24.
Le dimanche, Urgences.
Si nous avions le câble, il y aurait : Six feet under, Queer as folk et les feuilletons classiques de Série-Club.
Jean-Pierre zappe souvent sur Mission : impossible, il y reste scotché. Petit, je jouais à Barbara Bain dans la cour de récréation. J’étais le Dr. Helena Russell de Cosmos 1999. Ma mère détestait cette actrice : elle la trouvait moche, ne comprenait pas ce que je lui trouvais, moi.
Moi, j’étais elle.
Je ne lui trouvais rien : c’est moi que je retrouvais.
Petit.
Grand.
Nina Myers, vous savez…
Oui, ça continue.
Je jouis face à des hommes en leur tendant ma queue, mais ça continue. Nina Myers. Le traître.
C’est mon journal.
En suis-je certain ?

À peine arrivé je m’inquiète de savoir s’il y a eu un mail de H&O, je continue l’obsession. Mais rien. Un mail de Pierre de l’agence parisienne m’apprend qu’il lit chez H&O (on m’en parle donc… !) les aventures d’une détective lesbienne, et Montévidéo m’envoie son programme – Jean-Pierre lui, reçoit le programme par courrier postal, dans une jolie enveloppe transparente. Ce qui avait débuté la discussion sur Angot et Colas : pourquoi Jean-Pierre était dans le fichier de Montévidéo, et moi non.
18:35.
L’heure n’est jamais exacte, il faut choisir l’affichage ici ou là – en général je choisis celui qui tombe pile. Jean-Pierre dans sa voiture, répond « facile » au télémessage que je lui ai envoyé parce que je suis arrivé le premier à la maison. J’ai récupéré les deux premiers épisodes de la deuxième saison de 24, j’avais confié la cassette aux parents, j’enregistre les épisodes pour Joe et Mag. Je ne sais pas pourquoi je raconte cette anecdote, j’écris pour passer le temps.
Au boulot l’ambiance chauffe… Séverine part en vacances ce soir, Hélène a pris quelques jours pour aller au chevet de sa sœur, Anne est en vacances, Marie aussi. Françoise est en week-end pour trois jours. Restent Karine, Adelina, Nicole, la “pauvre Martine” qui a repris aujourd’hui, ainsi que Bernard – reprises molles.
Je crois que je n’ai pas envie d’écrire sur la Fnac.
Je crois que je n’ai pas envie d’écrire. Je crois que j’écris pour ne pas me dire que j’ai allumé l’ordinateur uniquement dans le but de vérifier s’il y avait un e-mail des éditions. Je crois que ce n’est pas écrire, ce que je fais là.
Je ne crois pas que c’est un journal.
Je ne crois en rien.


_résidence Laurent Herrou | Avant | 25 septembre 2003

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
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première mise en ligne et dernière modification le mardi 12 novembre 2013