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journée fabriquée

Saisir la lumière sur le vif, sonder celle qui a accroché le regard, fixer les reflets et les ombres, ne pas trop attendre ou alors revenir plus tard voire plusieurs fois à différentes heures, prendre par hasard de la hauteur ou ses distances avec les murmures, se faire guetteur discret, s’enfoncer dans l’herbe mouillée, raser les sous-bois à la barbe du soleil rare, être à l’écoute des bruissements, des mouvements et du silence en nous, zigzaguer dans les rues, éviter les avenues, les boulevards, grimper pour contrer le vertige intérieur, s’approcher ou reculer, patienter, fixer les lignes, les courbes, les diagonales, les croisements, saisir la et les vies, les tenir le plus souvent sur les bords du carré, les garder en nous, hors du cadre, déboîter quelques instants furtifs, rassembler le présent passé et le recréer en s’imaginant avoir vécu non pas quelques semaines, et le plus souvent dans l’impatience, l’attente, la précipitation ou l’inquiétude, mais une seule journée, une unique journée, du matin à la nuit – à l’affût.
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 


_toutes ces photos ont été prises à Montreuil en mai et juin 2013 sauf une, à Paris, rue Bouvier

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne et dernière modification le dimanche 2 juin 2013