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notes du dehors #5


cinquième note sur les métropismes hors du métro

 
 

Sous la ville mécanique j’oublie tout : vos repères, nos appels, vos signaux, les panneaux dans lesquels nous tombons (pas toujours), nos écarts, enjambées, pas chassés, volte-face, les fureurs, demi-tour (attention fléchissement), vos bruitages, vos sirènes, préventions, nos folies, parti-pris, nos vertiges imbéciles (achtung ça va couper, peut glisser, écraser – bon trop tard).

Se répètent : et nos têtes à l’envers, vos yeux cherchent à parler à nos colères rentrées, bouche cousue bouche cousue, et nos hontes toutes petites toutes petites qui nous font sourire longtemps après (stop that train), et nos poings dans le vide et vos coudes tendus, avant-bras sur les cuisses, frustrations dépouillements (mémoire neuve, cri soudain) et les corps en cadence dans les conduits chargés, et les sacs, et les sapes, et les tifs, et les touffes, les étoffes (nous étouffent, on y vient, on y tient).

Ce qui tient, pas même dans la main, mais pas rien, ce qui compte se détache de soi si l’on n’y prend pas garde (matière volatile), et s’empilent les strates (le debout le vivant l’apeuré) et s’effacent (modestie cependant).

Toi tenant la pression, retenant la tension, attention – tentation du chahut – pas détruire.


_photo prise le 19 décembre 2012 en queue de rame, ligne 9 (de retour de Saint-Augustin)

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 26 juin 2012 et dernière modification le mercredi 19 décembre 2012