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quotidiennes XLI (14/s29)

_férié masqué
#montreuil #férié #vélo [1]

 
 
 
 

_en cordée
#montreuil #travaux [2]

 
 
 
 

_l’été en pente douce
#montreuil #regardeleciel [3]

 
 
 
 

_petite prairie ordinaire 1
#montreuil #aujardin #flowerpower [4]

 
 
 
 

_petite prairie ordinaire 2
#montreuil #aujardin #flowerpower [5]

 
 
 
 

_les jours tête à l’envers
#montreuil #aprèslapluie #reflets #regardeleciel [6]

 
 
 
 

_n’oublie pas que le temps jamais ne lâche l’affaire
#paris #temps #chine [7]

 
 
 
 


_Photos : Montreuil, Paris (14-20 juillet 2014)
 
_Le projet de GRAINS D’INSTANTS est de remonter le temps en images à partir du 18 avril 2012 où j’ai posté mon premier instantané sur le réseau social Instagram, en reprenant ou en modifiant les légendes et, en suivant son évolution, de voir ce que peut créer ce décalage spatio-temporel. Pour en savoir plus sur cette rubrique, suivez ce lien.

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne et dernière modification le dimanche 17 janvier 2016


[1Un été Perec : après avoir, pour la deuxième fois, tenu compagnie à Un homme qui dort dans sa petite piaule (« C’est un jour comme celui-ci, un peu plus tard, un peu plus tôt, que tout recommence, que tout commence, que tout continue. »), je revisite l’atelier-appartement du peintre Hutting dans la Vie mode d’emploi et m’y installerais volontiers cette fois.

[2Le ciel ne rouille pas.
Un été Perec : « Dans les escaliers passent les ombres furtives de tous ceux qui furent là un jour. » (La Vie mode d’emploi)

[3Tout ce rouge.
« On peut s’exprimer par éclats – éclats de nous dans le monde. Et, par rapport au tout, les éclats en disent d’autant plus qu’ils peuvent contenir le tout. En somme, le corps percutant et le corps percuté sont un, et cela ouvre à une infinité d’opération poétiques. » Dominique Fourcade, Le ciel pas d’angle (P.O.L), « quarante-cinq poèmes pris dans le réel »

[4Un été Perec : « (...) inutile, le projet se détruirait lui-même au fur et à mesure qu’il s’accomplirait : sa perfection serait circulaire : une succession d’événements qui, en s’enchaînant, s’annuleraient : parti de rien, Bartlebooth reviendrait au rien, à travers des transformations précises d’objets finis. » (La Vie mode d’emploi)

[5Tu aurais pu couvrir le ciel d’une toile sans attente au lieu de retourner tes yeux sur eux-mêmes. Tu aurais pu nourrir de miel la bouche en cœur ou bien savourer le temps ouvert comme jamais il n’a plu sur ta tête et déboîter plutôt que de tituber d’un sommeil rêche.

[6Cette nuit, des voisins ont fait la fête : « On n’est pas au camping » a crié quelqu’un, un de nos voisins sans doute et voisin lui aussi de nos voisins ; j’ai regardé l’heure et je me souviens qu’il était 00:44 puis à nouveau la même voix dans la nuit : « La politesse ça aurait été de nous prévenir. » Pas de réponse. Les basses seules en écho : une tentation. Et quelques cris d’hommes et de femmes, aigus, stridents ; on devine des corps qui dansent, des genoux fléchis, des pieds à quelques dizaines de centimètres de l’herbe, des bras tendus, des verres vides et pleins, des yeux des yeux des yeux qui diraient : je suis en vie, merde !