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quotidiennes XXXIX (14/s27)
_retour au lac #paris #lac [1]
_éclosions #montreuil #arbres #fleurs [2]
_dynamite textuelle #propagande #poster #éditionsverticales [3]
_maison abandonnée par les humains, habitée par les bêtes les arbres les fleurs #montreuil #jardin #nature #maison #abandon [4]
_sur le chemin de l’école j’ai rencontré #montreuil #murs #lavilleécrit #streetart [5]
_la faute à l’ego #montreuil #danslaboîte #revue #ego [6]
_après la pluie, en pensant à Thomas Vinau #montreuil #pluie #reflets #lire [7]
_Photos : Montreuil, Paris (30 juin-6 juillet 2014)
_Le projet de GRAINS D’INSTANTS est de remonter le temps en images à partir du 18 avril 2012 où j’ai posté mon premier instantané sur le réseau social Instagram, en reprenant ou en modifiant les légendes et, en suivant son évolution, de voir ce que peut créer ce décalage spatio-temporel. Pour en savoir plus sur cette rubrique, suivez ce lien.
écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne
et dernière modification le dimanche 3 janvier 2016
[1] Une des hernies discales, celle de gauche, se réveille. Me pencher, porter Lapetite, m’habiller, me chausser, tout devient à nouveau très long, difficile. Rendez-vous pris chez le chiropracteur, je monte dans le métro – première fois depuis sa naissance que je confie Lapetite à une baby-sitter, qu’elle se retrouve dans d’autres bras que les miens ou ceux de C.
Depuis février, je ne prends plus beaucoup le métro ; voyager sous la ville m’est désormais pénible ; j’ai perdu mes repères, mes habitudes, ma curiosité ; les lumières, la cohue, les regards, les vitres sales et rayées, les banquettes défoncées de la ligne 9, tout me saute aux yeux.
Au retour, sous la ville à nouveau, je n’ai pas envie de voir ni de regarder, d’écouter ou d’entendre, je ne veux que fuir. Alors je regarde les images prises la veille, celle du lac qui me ramène vers un dehors paisible, puis je lis quelques nouvelles du recueil de Frigyes Karinthy, Je dénonce l’humanité.
[2] Après une séance chez le chiropracteur, avant de sentir les premiers bienfaits, avant le retour vers l’oblique puis la verticalité, il faut parfois vingt-quatre heures ; d’autres fois, trois jours. Pour me soulager, C. travaille à la maison.
Chaque matin un coquelicot éclot, un autre s’écroule.
Depuis le début de mon congé parental, je reçois la visite d’amis. Chacune compte.
Ce soir, je lis trois autres nouvelles de Frigyes Karinthy.
[3] Cette fois je n’ai pas rêvé : « Papapa », plusieurs fois de suite. À quelques jours près, un cadeau d’anniversaire.
Legrand part à la chasse aux insectes, sa boîte à chaussures à la main, et revient avec deux gendarmes et un escargot. Il me demande comment les nourrir avant d’aller voir Peau d’âne au cinéma avec un copain et sa mère.
Dîner dans la cour avant de lire quelques nouvelles de Frigyes Karinthy.
[4] Le jardin est de plus en plus fleuri et coloré, la chaleur étouffante. Si je joue et ris beaucoup avec Lapetite, aujourd’hui je suis moins patient avec Legrand qui (rien à voir avec mon impatience) a trouvé un perce-oreille qui est allé rejoindre ses autres petites bêtes dans la boîte – sauf l’escargot qui s’est fait la malle.
Encore quelques nouvelles de Frigyes Karinthy.
[5] Lapetite prononce « papa » plusieurs fois avec des yeux rieurs. Qui est le plus fier ?
Premier bouquet de fleurs du jardin.
Dernier jour d’école pour Legrand, dernier jour à l’école maternelle. Il offre un pot de miel à sa maîtresse, « pour lui adoucir la gorge ». Sortie au parc, retour sous la pluie.
Loin du troupeau, je termine Je dénonce l’humanité de Frigyes Karinthy.
[6] Je reçois le dernier numéro de la revue La Faute à Rousseau (n° 66) intitulé « Ego numericus ». Il fait suite à une rencontre publique qui a eu lieu il y a quelque temps et à laquelle j’avais participé. Comme le comité de rédaction a refusé mon intervention dans son intégralité (par faute de place apparemment), j’ai demandé que rien ne soit publié dans ce numéro (la faute à l’ego ?). Le site Déboîtements est néanmoins cité, en compagnie de ceux de Martine Sonnet, Philippe De Jonckeere, Pierre Ménard et Sébastien Rongier.
[7] « On se se refait pas
C’est bête
Vu tout le temps
Passé à se défaire »
Thomas Vinau, Juste après la pluie, Alma, 2014.