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Laurent Herrou | 13 octobre 2003
Seize e-mails sur AOL, mais un seul de bon : Emily me confirme son adresse postale à la faculté, je lui enverrai le livre ainsi. Femme qui marche. En marche vers l’imprimeur, Henri a dit que c’était pour cette semaine. Le service de presse ? Je suppose qu’il y aura un appel, de Henri, dans la semaine. Je n’ai pas allumé mon portable, j’oublie ces jours-ci d’allumer le portable en rentrant du café. Je connecte internet, je jouis, c’est la priorité. Même lorsque je me dis que je ne vais pas le faire, je le fais. Il faut que cela commence par la jouissance, et que ma matinée se poursuive par l’écriture. Puis : la Fnac. Il n’y a pas d’urgence.
La douche aussi.
La douche, aussi…
La douche, l’eau chaude, me laver de.
Vous savez.
Seize e-mails sur AOL, que des pubs. J’ai commandé Je de Pierre Denan sur le site de M19, j’y étais entré pour y chercher l’adresse des éditions – pour envoyer le livre, toujours. Je m’occupe des fichiers, des listings. Pour le service de presse et pour la signature au Keep. Il faudra quand même faire un tri, décider. Prendre des décisions, trier. Ne l’envoie pas à tout le monde, a dit Jean-Pierre. Et : on en a quand même trente à écouler ! Le mot m’a fait rire. J’ai répondu que ça irait vite, qu’il n’en reviendrait pas. Je le sais d’expérience : des vingt exemplaires de Laura offerts par Balland, il ne m’en reste pas un seul.
Je n’ai plus mon livre.
Il y a l’exemplaire de Jean-Pierre quelque part dans la bibliothèque. Mais moi, je ne possède plus mon propre livre.
Ça n’a au fond pas grande importance.
Avril Lavigne sur la B&O. Besoin de musique, de voix. De sons.
Un message de Jean-Pierre, il y avait des embouteillages, il était en retard à l’école. Je réponds une heure plus tard, je n’allume pas mon téléphone dès que je suis à la maison. Je réponds une heure plus tard, je dis : « good day quand même ». 9:30. Il faudrait que je me prépare maintenant.
Sorti de la douche, cheveux en désordre, mouillés, dans les yeux en gouttes de pluie. Avril Lavigne chante le tube qui l’a fait connaître. Complicated.
Ma vie.
Ma vie ?
Vie ?
Je ne comprends pas parfois les mots que j’écris.
_résidence Laurent Herrou | Avant | 13 octobre 2003
écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne
et dernière modification le vendredi 29 novembre 2013