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Avant | 29 juin 2003

J’ai demandé : je peux aller écrire, pendant que tu t’occupes des tâches ménagères ? Ça l’a fait rire, il a répondu que j’avais sans doute plein de phrases intelligentes à consigner, puisque je n’arrêtais pas d’en dire aujourd’hui. Je suis passé sur le Salon du Livre, dans le jardin Albert 1er, ce matin, en fin de matinée : on avait bu le café sur la Libération, Jean-Pierre et moi, et je l’avais abandonné aux courses (décidément) pour aller au Salon où il ne souhaitait pas se rendre. Je savais qu’il y aurait Claire et Françoise – je n’ai vu que Françoise finalement. Elle était assise aux côtés de Jill-Patrice Cassuto, qui y signait son premier roman, Le cœur à l’arraché, et de Jean Amadou, vieille chose rabougrie sur son fauteuil. J’ai souri à Brigitte Aubert en allant discuter avec Françoise – elles s’attendaient l’une l’autre pour aller manger un sandwich à la plage ensemble. Noëlle, l’éditrice de Françoise et de Cassuto, a appelé pendant que l’on parlait, Françoise et moi, ce qui reportait d’autant plus la plage de Françoise. Violette Kazakoff est arrivée, qui nous avait vus discuter ensemble, elle a demandé à Françoise où elle signait, je les ai donc laissées toutes deux pour rentrer à la maison retrouver Jean-Pierre. On avait acheté des pan bagnat ensemble avant que je ne le quitte pour descendre au Salon, dans la petite rue Miron, fraîche, balayée par un vent surprenant. La dame qui fait les sandwiches a demandé si l’on voulait des anchois, la semaine dernière je me plaignais du fait qu’il n’y en avait pas, et le père de Jean-Pierre, à qui il en avait apporté la semaine passée, avait fait une réflexion sur le fait qu’un pan bagnat sans anchois n’était pas un pan bagnat niçois. La dame a répondu qu’elle n’en mettait pas systématiquement parce que plein de gens n’aimaient pas ça, elle était heureuse que l’on en veuille. En fait, elle s’en foutait, moi ça me fait plaisir d’aimer les anchois. Non pas que je me considère comme niçois (un de mes paragraphes biographiques préférés : « (Laurent Herrou) aime Jean-Pierre, mais n’aime pas Nice où il vit néanmoins. »). Disons que je trouve que ça fait adulte d’aimer les anchois – un peu comme les huîtres, que je n’aime néanmoins toujours pas.
Jean-Pierre avait raison, j’écris des choses essentielles en ce moment.
On a des places pour tous les spectacles que l’on voulait voir, une chambre d’hôtel pour trois jours au cœur d’Avignon, des billets de train pour Villequiers samedi prochain (retour le 15 juillet), puis pour Avignon le vendredi 25 après-midi (retour le lundi 28). On s’interroge sur les vacances d’août (en fait j’ai quinze jours, du 2 au 18), à savoir si l’on prend un avion jusqu’à Paris, puis une voiture jusqu’en Bretagne, ou si l’on monte directement en bagnole de Nice en Bretagne, où l’on passerait les quinze jours. On s’interroge déjà sur les vacances d’août, je remarque que finalement, j’ai autant de congés cet été que les autres, je m’y prends de mieux en mieux. Je n’évoquerai pas le nouveau courrier d’un client qui s’est plaint de mon attitude désinvolte à son égard et le nouveau conflit dans le bureau d’Anne – j’ai terminé l’entretien en annonçant la parution de mon prochain livre. Je suis un auteur, je ne serai jamais un lèche-cul de vendeur.
Il y avait au courrier une lettre de Sophie Moleta, avec des photos de Wellington, et « Happy Birthday » écrit aux crayons de couleur sur l’enveloppe. Ça m’a fait très plaisir.


_résidence Laurent Herrou | Avant | 29 juin 2003

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
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première mise en ligne et dernière modification le lundi 1er juillet 2013