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kwakizbak #63


 
 
L’orage regarde l’homme redevenir un animal (Myakhda le photographie). L’orage appelle cet homme sur son portable mais il ne répond pas, il vient de tout oublier : progrès, évolutions technologiques et esclavage domestique sont derrière lui. L’orage se radine, pose ses conditions et sa carte de visite sur la table de la cuisine mais l’homme, se retrouvant soudain nu face au danger, ferme les yeux (Kwakizbak se dit que fuir est une pulsion). L’orage s’allume une cigarette, l’instinct de survie de l’homme prend le dessus comme une pile interne qui se déclencherait au moment où le compteur disjoncterait : il éteint télévision et ordinateur, débranche l’antenne, dégage les prises électriques, ferme les fenêtres, rentre les plantes, les chaises en plastique, tout ce qui pourrait valser dans la tempête ou se briser puis il sort les bougies des tiroirs, caresse ses animaux de compagnie avant d’écrire une lettre d’adieu. L’orage est là pour parler, se confier, il est venu en ami chercher un peu de réconfort, un peu de tendresse mais l’homme, ressentant de l’électricité dans l’air, pense qu’un essaim d’abeilles va se ruer sur lui (Kwakizbak se protège le visage avant de se jeter à terre). L’orage dit à l’homme d’arrêter de penser au pire qui arrive rarement dans notre ville, l’homme rampe, l’orage gronde, la mémoire des ancêtres de cet homme est plus forte que le reste, l’orage enrage, l’homme ouvre sa porte d’entrée, sa fille est devant lui, l’orage écrase une orange contre le mur de la chambre, Kwakizbak dit qu’il va rentrer, Myakhda attend la fin du film, l’orage s’éloigne, l’homme ne reconnaît pas sa fille.

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
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première mise en ligne et dernière modification le mercredi 7 juillet 2010